Ivy Gumboc, coordinatrice du programme Congé Précoce Assisté (CPA), a été interviewée par Lina Petrella, responsable de projet chez BRILLIANT. Nous découvrons comment le programme CPA a intégré les services de téléréadaptation dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Ivy et Lina discutent également des contributions de BRILLIANT à cette transition et des plans futurs pour développer la téléréadaptation au sein du programme CPA.

Question : Comment COVID a-t-il influencé la manière dont les cliniciens assurent la réadaptation des patients ? Et comment a-t-il influencé la façon dont les cliniciens travaillent ensemble ?

Réponse : Je vais essayer de résumer les changements en trois grandes catégories : adaptabilité, courbe d’apprentissage et travail d’équipe. Il y a un côté positif à cette pandémie de COVID, nous avons pu modifier notre façon de pratiquer, modifier les interventions et la réadaptation fournies aux patients victimes d’AVC et adapter nos services dans le cadre d’une plateforme virtuelle. La plupart d’entre nous pratiquent dans le domaine de l’AVC depuis un certain temps. On s’habitue aux activités que l’on fait avec les clients, à être avec eux sur le terrain et à les voir en face à face. Maintenant, faire cela virtuellement, et apprendre à utiliser la technologie pour faciliter cela et intégrer votre expertise professionnelle à la réadaptation est un défi que l’équipe a relevé. Nous avons relevé ce défi en travaillant très étroitement en équipe et c’est quelque chose que j’aimerais souligner dans le succès de notre capacité à continuer à fournir des services de l’ACP aux patients victimes d’un AVC. Le travail d’équipe a été formidable ! En termes d’interventions, nous avons eu des limites, mais en nous adaptant, nous avons pu suivre les meilleures pratiques de réadaptation.

Question : Quel type de retour d’information avez-vous reçu de la part des clients du programme de l’ACP au cours de cette période ?

Réponse : Avoir un accident vasculaire cérébral n’est pas quelque chose de facile à gérer. Un accident vasculaire cérébral change votre vie en un instant. Imaginez cela dans une situation COVID. Les limitations sont nombreuses. Nous ne pouvons pas sortir de chez nous. Même au sein de votre famille, le soutien que vous pouvez recevoir est très limité. Dans ce contexte, un accident vasculaire cérébral est difficile à vivre pour la clientèle. Étonnamment, et c’est quelque chose de très agréable à voir, on voit un côté de la nature humaine. On les voit encore s’adapter et poursuivre leur rétablissement et leur réadaptation avec l’aide de la technologie. En tant que cliniciens, nous nous sommes demandé si nous allions pouvoir faire la même chose avec nos clients. Nous craignions de ne pas être en mesure de leur fournir les meilleurs services, parce que cela se faisait virtuellement. Étonnamment, les réactions de nos clients sont très positives. Ils sont reconnaissants d’avoir accès à la rééducation de manière virtuelle. Ils ont accès à une équipe spécialisée dans la réadaptation post-AVC. Ils apprécient les sessions. Quand il y a une volonté, il y a un moyen. Il y a une volonté de la part des cliniciens, mais surtout de la part des clients. Pour eux, ils doivent apprendre à utiliser la technologie, ce qui est plus difficile pour nos clients plus âgés. Mais ils sont d’accord. C’est incroyable à voir. Voir un client de 90 ans qui a eu une belle interaction au cours d’une séance, cela fait vraiment plaisir à voir ! Les problèmes d’isolement après un accident vasculaire cérébral sont résolus grâce à des séances virtuelles quotidiennes. Ils savent qu’ils verront quelqu’un tous les jours. C’est un élément très positif. Je leur ai demandé : « Quelle serait la différence ? Certains d’entre eux ont répondu : « Vous n’êtes pas physiquement à côté de moi. Mais j’ai l’impression que, virtuellement, les interventions sont aussi efficaces que si nous étions face à face ».

Question : Il semble que vos clients soient réceptifs à l’utilisation de la technologie.

Réponse : Oui ! Oui ! Je tiens à souligner que nous comptons beaucoup sur les prestataires de soins et leur famille. C’est un aspect qui a toujours été essentiel, même avant COVID-19. Même avant de s’adapter à une plateforme virtuelle dans le cadre de la CPA. Avec la réadaptation à domicile, nous avons toujours encouragé les aidants à participer, mais encore plus maintenant. Ils deviennent nos « caméramans ». Ils reprennent les exercices avec les clients parce que nous ne sommes pas là en personne. Et soudain, ils deviennent notre équipe de rééducation élargie, à domicile. C’est un peu comme si vous passiez votre main à travers l’écran, et ce sont eux qui, à l’autre bout, le font avec les clients.

Question : Y a-t-il eu des limites ? Y a-t-il eu des limitations ?

Réponse : Oui : Oui, c’est ce que je leur ai demandé. Je leur demande : « Y a-t-il quelque chose que vous pensez ne pas obtenir avec ce type de service ? ». J’ai posé la question à au moins trois clients. Ils me répondent qu’ils sont reconnaissants. Ils ne cessent de répéter qu’en raison de l’isolement dû au COVID-19, nous ne pouvons pas être ensemble, face à face. Dans ce sens, les interventions de réadaptation qu’ils reçoivent leur conviennent.

Question : Comment le projet BRILLIANT a-t-il été impliqué dans cette transition avec COVID-19 ?

Réponse : Selon la définition du mot « brillant », il s’agit d’éclairer ou de faire briller quelque chose. Plus que toute autre chose, BRILLIANT nous a donné une lumière qui nous a permis de poursuivre les services de réadaptation que nous offrons. Il a apporté une lumière aux clients et aux soignants. En effet, ce type d’intervention leur permet de bénéficier de l’expertise d’une équipe spécialisée dans la réadaptation post-AVC. Avec BRILLIANT, la technologie et les conseils que nous avons reçus nous ont permis de mettre en œuvre rapidement nos interventions virtuelles. Je sais que l’équipe de BRILLIANT va continuer à nous aider à développer notre pratique de la télé-réadaptation et j’en suis vraiment très heureux.

Question : Il semble que votre équipe ait bien réussi pendant cette période difficile.

Réponse : C’est vrai ! C’est grâce au travail d’équipe. Lorsque tout le monde est d’accord, le mot « impossible » n’a plus de sens. Les gens sont capables de se concentrer sur ce que nous devons faire.